Tout savoir sur le prolapsus anal
Prolapsus. Un mot qu’on croirait emprunté à un sortilège d’Harry Potter ! Loin d’être magique, il cache une réalité souvent ignorée : soit parce qu’on ne veut pas la voir, soit simplement parce qu’on n’a pas connaissance de cette pathologie. Pour s’en prémunir et tout comprendre du prolapsus anal, penchons-nous sur les pistes qui s’offrent à nous.
Détecter un prolapsus anal
Pour combattre son ennemi, il faut le connaître. Un mantra pioché dans L’Art de la Guerre, qui s’applique bien au duel opposant les femmes au prolapsus. Entre 11 à 19 % d’entre elles sont susceptibles d’être confrontées à ce problème de santé au cours de leur vie.
Alors, de quoi parle-t-on précisément ? D’une descente d’organes, comme est communément appelé le prolapsus. Celui-ci se manifeste en effet par l’affaissement vers le bas des organes de la zone pelvienne (la vessie, le rectum et, plus rarement, l’utérus).
Les différents types de prolapsus
On trouve différents types de prolapsus selon l’organe impliqué. On parle alors de :
- rectocèle pour une descente de rectum ;
- Hystérocèle pour une descente d’utérus ;
- cystocèle pour une descente de vessie.
Quand le prolapsus descend par l’anus, on parle de prolapsus anal. Concrètement, un ou plusieurs organes génitaux sortent littéralement du corps par l’anus (généralement le rectum).
De la même manière, le prolapsus peut aussi être vaginal lorsque les organes glissent par le vagin. Le prolapsus vaginal et anal sont deux conditions distinctes mais peuvent avoir des symptômes similaires de descente d’organes.
Quand peut-on souffrir d’un prolapsus anal ?
Le prolapsus anal peut se déclarer au cours des différentes étapes de la vie d’une femme. C’est particulièrement vrai concernant les mamans multipares, pour des raisons physiologiques de mise à l’épreuve des organes internes par les grossesses successives.
Idem pour les femmes ménopausées, cette fois pour des raisons hormonales de relâchement du plancher pelvien. En cas de prolapsus anal, les muscles du plancher pelvien qui soutiennent le rectum vont s’affaiblir, entraînant une sensation de pression ou de descente.
Certaines pratiques sportives à fort impact gravitationnel ajoutent un facteur de risque, au même titre que les carences alimentaires, l’obésité, un accouchement compliqué.
Une opération chirurgicale ayant été pratiquée dans cette région du corps est également parfois à l’origine d’un prolapsus.
Quels sont les symptômes d’un prolapsus anal ?
Les symptômes d’un possible prolapsus sont : une gêne dans le bas-ventre, une sensation de pesanteur du plancher pelvien, ou même d’avoir comme une boule dans le vagin.
On assiste parfois à des troubles de la miction (uriner avec un jet discontinu par exemple) ou, dans les cas les plus sérieux, à une douleur, parfois synonyme d’extériorisation de l’organe.
Quels examens pour détecter un prolapsus ?
Au-delà de ces signes qui mettent la puce à l’oreille, un examen gynécologique permet de poser le diagnostic avec certitude. Un toucher vaginal complémentaire, parfois un toucher rectal, permettent d’estimer le niveau de gravité du prolapsus.
Selon les conclusions qui en découlent, un bilan urodynamique pourra être prescrit à la patiente, de sorte à prévenir une incontinence urinaire concomitante à la correction du prolapsus.
Analyse d’urine et IRM figurent aussi à la liste des examens médicaux menant, potentiellement, à une opération chirurgicale, lorsque des mesures conservatrices ne sont pas suffisantes.
Prévenir, atténuer ou guérir d’un prolapsus anal
Muscler son périnée pour prévenir le prolapsus
Pour réduire, en amont, la menace d’un prolapsus, il s’agit de travailler son périnée. Mesdames, faisons confiance à notre fameux « hamac ».
Grâce à une tonification de cet ensemble de muscles qui retiennent les organes pelviens, on a, en toute logique, davantage de chance que ceux-ci restent à la place originelle que la nature leur a attribuée.
Pour cela, on peut faire appel à un praticien de santé, ou à un masseur-kinésithérapeute spécialisé en pelvi-périnéologie.
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Techniques de visualisation pour le périnée
Par ailleurs, il est possible d’exercer son périnée en pratiquant des méthodes de visualisation, à l’instar de la technique de la grotte et du pont-levis, visant à se figurer les mouvements d’ouverture et de fermeture de notre vagin.
Cette option offre l’avantage d’être chez soi sans nécessiter de matériel, mais a tout de même ses limites.
Tonifier son périnée avec la sonde Emy pour lutter contre le prolapsus
Autre alternative à pratiquer à domicile : la rééducation périnéale avec une sonde connectée. Effectué à l’aide de la sonde Emy, qui repose sur le principe biofeedback, ce type de rééducation implique que la femme contracte son périnée.
La sonde sert de capteur qui détecte l‘effort musculaire et envoie un signal dans l’application mobile associée pour voir en temps réel les contractions. De quoi faire décoller des fusées avec son périnée, rien que ça !
En effet l’application propose différents univers pour s’entraîner, ludiques ou plus médicaux. Et les exercices sont en fait basés sur des protocoles médicaux qui sont proposés sous la forme d’une trentaine de jeux.
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Adapter son hygiène de vie
Cette rééducation périnéale est également bonne à pratiquer si le prolapsus est déjà là, mais qu’il n’est ni trop installé, ni trop grave. La rééducation permet alors à la patiente d’éviter des complications.
On associera ces efforts à celui d’une perte de poids lorsqu’il y a surcharge pondérale, ainsi qu’à l’ajustement de ses pratiques sportives, pour privilégier les sports doux pour le plancher pelvien, comme la natation.
Autres alternatives pour gérer son prolapsus anal
Porter un pessaire
Outre ces changements relatifs à l’hygiène de vie, on peut se tourner vers un coup de pouce médical : le pessaire.
Ce dispositif a pour rôle de pallier la faiblesse du périnée mais son positionnement intravaginal peut être incommodant pour un usage longue durée et il est généralement recommandé comme solution transitoire.
La pose de bandelettes
Pour remettre manuellement en place les organes impactés par un prolapsus, il y a la méthode opératoire dite des bandelettes, lesquelles sont positionnées sur les organes de la femme via une chirurgie abdominale.
Plus rarement, le praticien de santé choisit de positionner une prothèse par voie vaginale. Ce sont soit un urologue, soit un chirurgien obstétricien, qui peuvent pratiquer ces deux types d’opération.
Plus fréquent qu’on ne le croit, le prolapsus anal met parfois du temps à se déclarer par des symptômes identifiables. Soyez donc, autant que faire se peut, régulières dans vos rendez-vous annuels chez votre professionnel de santé. La meilleure surveillance en la matière reste d’être à l’écoute de son corps et de ce qui peut anormalement changer de l’ordinaire.
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