Grossesse : pourquoi opter pour une sage-femme ?
En 2022, on dénombrait près de 23 800 sages-femmes en France. Un chiffre qui augmente fortement depuis 2012. Alors que 57 % sont salariées en milieu hospitalier, 38 % exercent en libéral.
Entièrement au service des femmes, la sage-femme a un rôle très important dans le domaine de la périnatalité. Découvrez donc ce que cette professionnelle de santé peut faire pendant la grossesse, l’accouchement et après comme pour la rééducation du périnée.
Quels services propose une sage-femme ?
Les femmes ont longtemps consulté un médecin gynécologue pour leur suivi gynécologique et obstétrique. Mais depuis quelques années, une alternative plus personnelle et accessible leur est offerte : la sage-femme. Celle-ci peut exercer en milieu hospitalier, en libéral et/ou dans un service de PMI (Protection Maternelle et Infantile).
Concentrons-nous sur la sage-femme libérale, qui facilite l’accès aux soins gynécologiques, quand les gynécos sont peu disponibles. D’abord, ses missions principales sont les contrôles de routine de l’appareil génital féminin et le suivi de grossesse.
Elle peut aussi faire des ordonnances et certains actes médicaux. Prescription et pose de méthodes contraceptives, frottis cervico-vaginal, dépistage et traitement de maladies sexuellement transmissibles, IVG par voie médicamenteuse, etc. Bien sûr, elle a aussi un rôle de conseil auprès des patientes.
Cependant, les missions d’une sage-femme se limitent à la prévention. En cas de situation pathologique, elle doit passer le relai à un médecin gynécologue.
Grossesse, accouchement et post partum
Ensuite, la sage-femme libérale est tout particulièrement utile pendant la grossesse – et après. Elle permet un suivi plus régulier, avec une proximité que les futures mères apprécient. Souvent, une femme enceinte complète ainsi ses visites auprès du gynécologue par des séances privilégiées avec sa sage-femme.
Concrètement, cette professionnelle propose divers services qui s’étendent du début de la grossesse jusqu’aux premières semaines de vie du bébé.
L’éventail de prestation varie et peut inclure :
- Entretien prénatal précoce (EPP), obligatoire dès le 4 e mois de grossesse.
- Cours de préparation à la naissance. Ces 7 séances abordent tout ce qu’une future mère doit savoir sur la grossesse, l’accouchement et les suites de couches.
- Suivi de grossesse, incluant réaliser les échographies et monitoring du bébé. Il faut alors s’adresser à une sage-femme échographiste.
- Conseil en allaitement, aide à la lactation.
- Accouchement à la maternité, en maison de naissance ou à domicile.
- Suivi post partum. L’assurance maladie rembourse 2 séances de suivi postnatal (facultatives).
- Rééducation du périnée, avec ou sans sonde.
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Bien sûr, il est même possible d’échanger autour de la grossesse avec une sage-femme, même avant la conception.
Enfin, lors d’un accouchement en établissement, les sages-femmes salariées accompagnent la patiente pendant le travail et tout son séjour. Certaines libérales se rendent également en salle d’accouchement pour soutenir la (future) mère.
Ainsi, le dialogue avec la sage-femme est essentiel pour créer une relation de confiance et bénéficier d’un accompagnement sur mesure.
Sage-femme, doula ou gynéco : qui choisir pour préparer votre accouchement ?
Une femme enceinte a besoin d’un accompagnement qualitatif pendant sa grossesse, notamment pour sa préparation à l’accouchement. À ce niveau, trois professionnels sont envisageables : la sage-femme, la doula et le gynécologue. Mais lequel privilégier ?
Que fait un gynécologue obstétricien ?
Nous avons détaillé les missions d’une sage-femme. Voyons maintenant celles du médecin spécialisé en gynécologie obstétrique.
Tous deux assurent le suivi de la grossesse, veillant au bien-être du fœtus et de la mère. Contrôle du col de l’utérus, échographie gynécologique et obstétricale, monitoring, etc.
Mais, en tant que médecin, seul le gynécologue obstétricien peut prendre en charge une grossesse pathologique. Cela inclut les grossesses multiples, la menace d’accouchement prématuré ou encore les cas de diabète gestationnel.
De plus, seul le gynécologue peut réaliser les accouchements difficiles et utiliser des instruments d’extraction (forceps, ventouse…).
En revanche, le nombre de visites chez l’obstétricien est souvent très limité. C’est pourquoi les femmes aiment les compléter auprès d’une sage-femme libérale.
En outre, le gynécologue ne propose pas de séances de préparation à la naissance. S’il peut donner des conseils et des explications médicales, il ne propose pas de pratique. Pour un accompagnement plus concret et personnalisé, la sage-femme est idéale.
Les missions d’une doula
Puis, vous avez la doula. Bien que cette profession soit encore assez peu connue en France, elle existe depuis la Grèce antique.
Spécialiste de l’accompagnement à la naissance, une doula soutient les femmes enceintes et les jeunes mères. Elle se positionne plutôt comme une conseillère, un support physique et moral. Cependant, elle n’est pas apte à effectuer des actes médicaux car elle n’a pas fait des études de médecine.
Une doula peut donc offrir des conseils précieux et une aide concrète. Créant une relation encore plus intime avec la patiente, elle peut même se déplacer à domicile et à la maternité. Mais elle n’exerce pas une profession médicale et ne se substitue donc en aucun cas à un suivi gynécologique.
Rééduquer son périnée après l’accouchement
Enfin, environ 6 semaines après l’accouchement, il est recommandé de rééduquer son périnée. Ce délai est nécessaire pour que le col de l’utérus se referme totalement, évitant ainsi les risques d’infection.
En pratique, les séances de rééducation périnéale visent à travailler l’ensemble de muscles qui constitue le plancher pelvien . L’objectif est de remuscler toute cette zone que la grossesse (et l’accouchement par voie basse) a affaiblie. Ce travail réduit alors les risques de fuites urinaires, descentes d’organes et autres dysfonctionnements intimes.
De manière générale, il est possible de faire une rééducation manuelle ou avec une sonde d’électrostimulation.
- Dans le premier cas, il s’agit d’exercices de Kegel au cours desquels la femme contracte et relâche le périnée. La variation de rythme et d’intensité va progressivement (re)tonifier les muscles pelviens. En complément, il est aussi possible d’utiliser une sonde de biofeedback pour guider les séances et suivre l’évolution.
- Ensuite, l’électrostimulation est plutôt réservée aux périnées très faibles, voire ayant des pathologies spécifiques. Elle crée des contractions artificielles des muscles du périnée par le biais d’impulsions électriques.
La méthode manuelle peut se faire avec un professionnel ou seule à la maison. En revanche, l’électrostimulation implique des séances chez un kiné ou une sage-femme qualifié(e). Notez enfin que les gynécologues ne font pas de rééducation périnéale , contrairement à certaines doulas.
La sage-femme, une professionnelle dédiée aux femmes
Ainsi, la sage-femme est une professionnelle de confiance qui accompagne les femmes tout au long de leur vie. Plus spécialement pendant la grossesse, la naissance et la maternité, elle offre un suivi plus personnalisé et régulier. Avec son oreille attentive et ses précieux conseils, elle seconde à merveille le travail du médecin gynécologue.