Tout savoir sur le diastasis des grands droits
Nombre de femmes peinent à situer leur périnée et il en va de même pour le diastasis des grands droits. Ces ensembles de muscles sont pourtant déterminants du point de vue de la santé pelvienne. Le pelvis… une autre zone intime qu’on peut avoir du mal à cibler ! Mesdames, sachez que lorsqu’on évoque le pelvis, c’est grosso modo à la région de votre bassin qu’on fait référence. Celle-ci peut être impactée par différentes pathologies, dont le diastase, c’est-à-dire un écartement excessif des muscles de l’abdomen. Pleins feux sur ce phénomène fréquent qu’il est bon de prévenir, de surcroît quand on attend un enfant.
Qu’est ce que le diastase des muscles grands droits ?
Aussi appelé diastasis recti, le diastasis des grands droits renvoie, comme son nom le suggère, à la partie droite de l’abdomen (le muscle grand droit).
L’anomalie qui survient est provoquée par l’étirement du tissu conjonctif réunissant les muscles abdominaux entre eux. Normalement maintenus dans leur positionnement initial, ceux-ci forment ce qu’on appelle la linea alba ; la ligne blanche.
Cette ligne médiane, qui court de la cage thoracique au pubis, est plus facile à percevoir chez les femmes enceintes, comme elle se dessine souvent sur leur ventre tendu. Le fait que son tracé apparaisse sur la peau ne veut pas dire qu’il y a un problème pour autant.
Soulignons que l’écartement des muscles abdominaux est considéré comme pathologique à partir de deux centimètres. On parle alors de diastase. Afin de détecter la survenue de celle-ci – ou même d’un début d’écartement – le diagnostic porte autant sur une perception visuelle que sensorielle.
Comment savoir qu’on a un problème de diastasis ?
Les symptômes physiques d’une déchirure abdominale
D’une part, le signal d’alerte peut émaner de l’aspect physique : un nombril saillant, un ventre potelé, ou un ventre de grossesse alors qu’on n’est pas enceinte, une taille non dessinée, hernie ombilicale.
Concernant ce dernier point précisons qu’il s’agit d’une petite boule au niveau de l’ombilic, qui peut contenir de la graisse ou de l’intestin. Sous-cutanée, elle est visible lorsqu’on est en position debout et concerne autant les femmes que les hommes.
Les symptômes physiologiques du diastasis des grands droits
Pour ce qui est de l’aspect sensoriel, les symptômes se déclinent principalement entre :
- des douleurs de dos ;
- des problèmes gastriques ;
- de l’incontinence urinaire ;
- des ballonnements.
C’est une affection médicale qui touche beaucoup de personnes mais que peu de gens connaissent. Pourtant, si on revient aux sources anatomiques, soulignons que nous naissons tous avec un diastasis qui se referme de manière naturelle jusqu’à l’âge de trois ans, lorsque le système nerveux devient mature.
Il est possible qu’à cet âge il ne referme pas et qu’il devienne donc pathologique. Il est possible aussi qu’il se referme, mais s’ouvre à nouveau au cours de l’enfance, de l’adolescence ou à l’âge adulte.
Quand être particulièrement vigilante à la diastase ?
Le diastasis recti au cours de la grossesse
Le moment le plus critique est celui de la fin de la grossesse. C’est là que le bébé pèse de tout son poids sur la région subabdominale de la future maman.
À l’approche de sa 40ème semaine de grossesse – soit le terme classique –, son tout petit n’est plus si petit que cela, puisqu’il peut atteindre la taille d’une pastèque. Une fois « la ligne d’arrivée » atteinte, il s’agit de rester vigilante car l’accouchement est aussi générateur de troubles du diastasis recti.
Le diastase des grands droits en post-partum
Bien souvent, c’est au cours du post-partum que le problème est identifié et que le diagnostic est posé, à la suite d’un examen clinique effectué par un professionnel formé à cette pathologie.
À l’instar de la grossesse, une prise de poids importante peut venir étirer les muscles de l’abdomen et c’est paradoxalement au moment de la perte des kilos superflus que se déclare la pathologie. Les cas d’obésité sont ainsi à surveiller.
Les facteurs de risque du diastase des grands droits
Dans la même veine, on peut citer comme causes fréquentes :
- une grossesse avec un bébé au poids élevé ;
- la césarienne ;
- les grossesses multiples ;
- ou encore l’âge, qui rend les tissus musculaires moins souples.
Plus largement, la posture et les gestes de la vie quotidienne peuvent jouer un rôle délétère. Enfin, la pratique de certains sports, notamment ceux qui impliquent des rotations du buste comme le tennis, la boxe ou la gymnastique, figurent aussi au banc des accusés de certains diastasis.
Les activités intenses et répétées, reposant sur des exercices abdominaux non sécurisés (type planche, crunchs, ou mouvements croisés) sont logés à la même enseigne.
Ironiquement, c’est justement à travers des exercices sportifs ciblés, qu’on peut conjurer ce dysfonctionnement physiologique. Avant de les évoquer, focus sur les conséquences d’un diastasis.
Les conséquences du diastasis recti sur la santé
Au registre des effets sur la santé, de la graisse peut venir se loger dans la cavité née de l’écartement des muscles abdominaux. Cela peut être néfaste si celle-ci s’accumule trop.
En vue de son accouchement, une femme ayant un diastasis se verra potentiellement proposer une délivrance par césarienne. Un accouchement par voie haute qui peut être éviter en pratiquant les exercices de Prékanga® prévus à cet effet.
Rappelons qu’il s’agit d’une activité physique spécifique dédiée au bien-être prénatal et, surtout, qui a été conçue pour préparer le corps de la maman aux changements induits par la grossesse et prévenir les complications post-natales.
Selon les cas, le diastasis peut aussi mener à une abdominaux-plastie, ou à une opération du plancher pelvien, provoquer des troubles gastriques (ballonnements, constipation), ou des douleurs dorsales et, enfin, entraîner une incontinence anale ou urinaire, ainsi que dans les cas les plus préoccupants, un prolapsus, soit une descente d’organes.
Autant de manifestations possibles du diastasis des grands droits qui donnent envie de passer à l’action pour contrecarrer ces maux.
Comment soigner une diastase des grands droits ?
Il est intéressant de noter que trois aspects vont souvent de pair dans le processus de guérison d’un diastasis recti :
- Renforcer le muscle transverse par des exercices quotidiens pour guérir et renforcer le tissu conjonctif et ainsi favoriser le maintien des muscles grands droits à leur position d’origine.
- Préserver les muscles grands droits de l’abdomen en utilisant régulièrement une ceinture spécifique pour minimiser l’étirement du tissu conjonctif.
- Éviter l’étirement du tissu conjonctif à l’aide de postures appropriées à intégrer dans la vie quotidienne et l’activité sportive.
1. Exercices de renforcement du plancher pelvien et des abdominaux
Travailler avec un kinésithérapeute ou un professionnel de la rééducation périnéale peut être utile. Des exercices spécifiques visant à renforcer les muscles du plancher pelvien et des abdominaux peuvent aider à réduire la séparation des muscles et à favoriser leur rétablissement.
L’utilisation d’une sonde de biofeedback comme la sonde périnéale Emy permet un travail actif du plancher pelvien et un renforcement musculaire ciblé. Cette zone musculaire est souvent affaiblie en cas de diastasis recti, et le renforcement peut contribuer à améliorer la stabilité abdominale.
En savoir plus sur la sonde Emy
En complément, votre professionnel de santé pourra vous recommander des exercices spécifiques visant à renforcer les muscles abdominaux, en mettant l’accent sur la réduction du diastasis. Des exercices tels que les « abdos hypopressifs » peuvent être bénéfiques.
2. Port de gaines abdominales ou corsets
Des gaines ou des corsets abdominaux spécialement conçus peuvent aussi être utilisés pour soutenir les muscles abdominaux et favoriser leur rapprochement progressif. Ces dispositifs peuvent être portés sous la supervision d’un professionnel de la santé.
3. Adaptation de sa posture et de son activité physique
Adopter de bonnes postures, éviter certains exercices trop sollicitant pour la zone abdominale, et pratiquer des activités physiques adaptées peuvent également être recommandés pour prévenir une aggravation de la diastase et favoriser la guérison d’un diastasis des grands droits.
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