Comment mettre en place un allaitement mixte ?
L’allaitement mixte désigne le fait de nourrir son enfant à la fois au sein et au biberon, avec du lait maternel et du lait infantile. Les jeunes mamans qui pratiquent l’allaitement mixte se posent souvent toutes la même question : combien de biberons et de tétées doit prendre mon bébé par jour ? On vous explique tout pour démarrer sereinement cette belle aventure lactée !
Les différents choix d’allaitement
Parmi les questions qui se bousculent dans la tête des femmes à la naissance de leur bébé, il en est une qui régira leur quotidien de maman : comment bien allaiter son enfant ? Que ce soit pour des raisons de convenance, contextuelles, ou professionnelles, certaines femmes s’orientent vers un allaitement de substitution.
Cette volonté peut être complémentaire à l’allaitement naturel, ou un mode d’allaitement exclusif. Dans les deux cas, connaître le fonctionnement de son propre lait est la clé. En effet, afin d’amorcer la phase d’allaitement mixte, puis éventuellement de lait 100% artificiel, le mot d’ordre est de ne pas brûler les étapes.
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Les trois phases hormonales de l’allaitement
Pour faciliter la mise en place de l’allaitement mixte, il est important de bien comprendre les différentes phases du processus de lactation.
La prolactine
À l’instar des autres mammifères, la femme qui vient de donner naissance, voit naturellement ses seins produire du lait. Ce phénomène est provoqué par une hormone, la prolactine. Elle agit sur la glande mammaire en déclenchant la lactation, c’est-à-dire, le fait que la poitrine de la maman se gorge de lait.
L’ocytocine
À compter de ce moment, une seconde hormone entre en jeu, l’ocytocine. Certes, il est bon que la maman soit fournie en lait. Mais, encore faut-il que ce lait parvienne à son enfant. Voilà le rôle de l’ocytocine : permettre l’éjection du lait, via le mamelon.
La progestérone
Question subsidiaire que se posent peut-être les futures concernées : pourquoi, pendant la grossesse, la mère n’a pas encore de montée de lait ? Tandis que ses seins gonflent et commencent timidement à produire du lait au troisième trimestre ? Là encore, c’est grâce à l’action d’une hormone, celle de la progestérone plasmatique, qui inhibe la sécrétion de prolactine. À l’accouchement, l’expulsion du placenta donne le feu vert pour que la chute de la progestérone mette en marche l’allaitement.
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Les apports nutritionnels du lait maternel
La nature est donc bien faite, puisque les différentes actions se coordonnent à la manière d’une horloge suisse. Il en va de même pour les qualités nutritives propres à ce lait, réparties en 3 phases :
1/ Le colostrum (alias le lait jaune)
Premier des laits maternels, il doit son surnom à sa couleur jaunâtre. Produit en fin de grossesse en prévision du grand événement qui se profile, ainsi que dans les premiers jours du post-partum, le colostrum est le lait que découvre le nouveau-né.
Épais, il est riche en nutriments et en anticorps. Acides gras, vitamines et sels minéraux entrent également dans sa composition. Cela fait du colostrum un allié de choc contre les risques d’infections. Pas de panique si on a l’impression d’en avoir une faible quantité, c’est normal. Rendez-vous à la phase suivante pour les véritables montées de lait.
2/ Le lait transitionnel
Moins dense que son prédécesseur, ce lait prend le relai du colostrum dès le 3e ou 4e jour. C’est à ce moment-là que les montées de lait viennent tendre la peau des seins. Ce second lait, aux tons crème, est sécrété pendant 10 à 12 jours.
Bonnes bactéries et composants bioactifs sont encore présents, pour consolider la flore du nourrisson. Côté apports nutritifs, ce sont les lipides et lactoses qui prennent du galon, avec des taux qui augmentent, au même titre que le lactosérum et les protéines. À noter que, durant cette période, la maman produit en moyenne 650 ml de lait par jour.
3/ Le lait mature
Composé de davantage d’eau, le lait mature est le lait définitif. Voilà une quinzaine de jours que bébé est arrivé et, pour le nourrir, le corps de la maman s’adapte à ses besoin nutritifs au long cours. La composition du lait évolue en effet au fur et à mesure de la croissance du nourrisson.
Destiné à être consommé par le bébé jusqu’à son sevrage, ce lait produit « suivant la demande », est sécrété en continu. Mais, sa production augmente si les tétées sont fréquentes.
À l’inverse, la production de lait se tarit si la lactation n’est pas suffisamment sollicitée. Le tirage de lait en complément peut être une solution pour maintenir sa lactation.
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Au-delà de contribuer au bon système immunitaire de l’enfant, l’objectif du lait mature est d’assurer sa croissance.
Allaitement mixte : comment faire ?
Combien de fois allaiter par jour ?
En moyenne, un nouveau-né tète 8 à 12 fois par 24h. Et ce, durant les 3 premières semaines de son existence. Après une grossesse teintée de nuits courtes, le challenge qui attend désormais les mamans c’est de rythmer ses jours et ses nuits en se calquant sur les tétées.
Cela dépend toutefois de la capacité de stockage de la maman. Car pour téter, il faut qu’il y ait du lait à disposition. Le volume maximal contenu peut d’ailleurs évoluer au fil des grossesses.
Combien de temps entre chaque tétée ?
Concernant l’espacement des tétées, on estime que respecter un minimum d’une heure est suffisant. En effet, le sein fabrique une ration de lait en une heure et que celle-ci est justement digérée en… une heure ! De surcroît, le cycle de sommeil du nourrisson serait également d’une heure. Un alignement des planètes qui fera certainement sourire les mères qui rêveraient que leur enfant dorme 60 minutes consécutives.
En tout état de cause, dans les premiers temps de l’allaitement, il est judicieux de respecter un rythme correspondant à son bébé. C’est ce qui va conditionner votre corps et l’aider à prendre ses marques.
Le peau à peau : une action cruciale sur l’allaitement
À ne pas négliger, le peau à peau est bien plus qu’une simple action transitoire. Perçu comme la manière d’amener le bébé à prendre contact avec le monde extérieur en douceur, via un contact cutané avec ses parents, il a des vertus bien plus vastes.
Posé nu sur la peau également nue de sa mère, ainsi que du conjoint, le nourrisson peut compter sur ses sens pour que s’opère une succession de petits et grands phénomènes. Favorisant le lien maternel, au même titre que le lien paternel, le peau à peau a surtout une action directe sur l’allaitement. Il augmente la sécrétion d’ocytocine et permet, donc, l’éjection du lait.
Césarienne et allaitement, est-ce possible ?
Quid des femmes césarisées ? Pas nécessairement. Il faut s’adapter un peu différemment qu’en cas d’accouchement par voie basse. Mais, la logique de cause à effet de la lactation demeure la même.
Une fois n’est pas coutume, c’est le père qui a la primauté du peau à peau avec le bébé. Le tour de la mère vient soit en salle de réveil, soit lorsqu’elle a regagné sa chambre. S’il vous est possible de procéder au peau à peau dans la salle de césarienne, que la température de la pièce et les conditions organisationnelles le permettent, c’est encore la meilleure option.
Selon une étude américaine de 2018, réalisée dans un hôpital de Floride : « Les femmes qui expérimentaient le peau à peau en salle de césarienne initiaient 9,4 fois plus souvent l’allaitement maternel avec leur bébé que les autres ».
Tant qu’on est encore dans les 6 premières heures de vie du nouveau-né, celui-ci est suffisamment éveillé pour qu’un peau à peau en léger différé n’altère en rien le résultat escompté.
Dans les jours suivants l’accouchement, la mise au sein demande davantage d’efforts. La fatigue et la douleur liée à la cicatrice peuvent parfois être intenses. Elles peuvent rendre les mouvements difficiles, ne serait-ce que pour prendre son bébé dans les bras. N’ayez crainte, sages-femmes, conjoint et entourage devraient être tout disposés à vous donner un coup de pouce.
L’allaitement mixte : trouver le bon équilibre
Conseils pour introduire le lait maternel et le lait infantile
L’allaitement mixte est le fait d’introduire un lait artificiel dans l’alimentation du nourrisson, en complément du lait maternel. Attention à ne pas opter pour l’allaitement mixte dès la naissance, mais plutôt après 4 semaines. Cela permet de s’assurer d’amorcer correctement la lactation naturelle. Il est en effet difficile, voire impossible, de réactiver la lactation si on l’a délaissée trop tôt.
Au bout d’un mois vous pouvez alternez avec du lait complémentaire. On considère que votre lactation aura été suffisamment stimulée pour que le corps enregistre qu’il va pouvoir continuer à produire du lait par la suite.
Comment maintenir une bonne lactation ?
Plus le bébé tète, plus il y a de récepteurs qui s’activent au niveau de la corole mammaire. On s’inscrit ainsi dans un parfait respect de l’offre et de la demande. Cet allaitement mixte est donc à doser judicieusement, en trouvant la bonne combinaison et en ne brûlant pas les étapes, pour vous assurer d’avoir une lactation naturelle qui ne s’appauvrisse pas.
On soulignera à ce propos que, si on ne peut respecter la durée minimale d’allaitement recommandée, il faut savoir que tout allaitement naturel, même éphémère, est bon à prendre pour le nourrisson.
Avis, donc, aux femmes se heurtant à une reprise du travail qui stoppera précocement l’allaitement : lancez-vous, même si cela ne dure que quelques jours, ou quelques semaines ! Malgré les contraintes, un tire-lait électrique pourra être une bonne option pour continuer à donner du lait maternel à votre bébé.
Je cherche un tire-lait pratique et discret
Pour conclure, dans le domaine de l’allaitement, tout est question de trouver le bon équilibre. Non pas seulement celui qui est préconisé, mais celui qui vous convient.
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