Allaitement et contraception : les réponses d’une experte
L’allaitement est une période merveilleuse mais qui soulève de nombreuses questions, notamment sur la contraception à adopter. Faut-il se fier à l’effet contraceptif naturel de l’allaitement ? Quelles sont les méthodes les plus adaptées ? Pour répondre à ces interrogations, nous avons sollicité le Dr Odile Bagot, gynécologue réputée.
L’allaitement, une contraception naturelle ?
Si l’allaitement maternel exclusif peut effectivement réduire les risques de grossesse dans les premiers mois, le Dr Bagot tient à déconstruire ce mythe.
« L’allaitement n’est pas une méthode contraceptive fiable à 100%. En effet, pour qu’il fasse office de contraception naturelle temporaire, trois conditions strictes doivent être réunies :
- un allaitement exclusif ;
- un minimum de 6 tétées par jour dont une la nuit ;
- l’absence de retour de couches. »
Mais attention, cette méthode MAMA (Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée) n’est efficace qu’à 95% les 2 premiers mois post-partum. Au-delà, le risque de tomber enceinte augmente, la reprise de l’ovulation variant d’une femme à l’autre.
Peut-on tomber enceinte en allaitant ?
Bien que l’allaitement puisse réduire la fertilité temporairement, vous l’aurez compris, l’allaitement n’est donc pas une méthode contraceptive sûre à 100%. La reprise de l’ovulation peut varier d’une femme à l’autre et donc il est tout à fait possible de tomber enceinte pendant l’allaitement.
Plus vos premières règles post-accouchement tardent à revenir, plus il y a de chances qu’une ovulation se produise avant. Cette ovulation « surprise » peut être suffisamment forte pour permettre une nouvelle grossesse.
Il est d’ailleurs intéressant de noter que retour de la fertilité chez les mères allaitantes est souvent lié aux étapes clés du développement de bébé. Quand votre bébé commence à faire ses nuits ou à goûter aux aliments solides, la probabilité de retrouver vos cycles augmentent.
Pour la plupart des mamans allaitantes, les règles réapparaissent entre les 9 et 18 mois de bébé, marquant le retour potentiel de la fertilité.
L’allaitement de A à Z 🤱
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Quelles contraceptions choisir en allaitant ?
« Pour plus de sérénité, je recommande d’opter pour une contraception dès 3 semaines après l’accouchement » , poursuit le Dr Bagot. Et pour cela, les options sont multiples :
- La pilule microprogestative, sans œstrogènes pour préserver la lactation.
- L’implant contraceptif sous-cutané, très efficace et sans effet sur l’allaitement.
- Le stérilet au cuivre ou hormonal, qui peut être posé 4 à 6 semaines après l’accouchement.
« Le choix dépendra des antécédents, du mode d’accouchement et des préférences de chacune. L’essentiel est de ne surtout pas hésiter à aborder le sujet et à en discuter avec son médecin ou sa sage-femme. »
Le retour de couches met-il fin à l’allaitement ?
Dernier point abordé : le retour des règles. « Celui-ci marque la fin de la période du post-partum mais pas nécessairement de l’allaitement ! » rassure la spécialiste.
Certaines femmes peuvent même poursuivre l’allaitement plusieurs mois après la reprise des menstruations.
« Pour maintenir une bonne lactation, il suffit de continuer la stimulation par les tétées ou par un tire-lait. Le retour de couches n’est donc pas un signal d’arrêt obligatoire de l’allaitement. »
Je cherche un tire-lait pratique et discret
En résumé, bien que l’allaitement puisse avoir un effet contraceptif naturel temporaire, il est préférable d’opter pour une contraception fiable dès le post-partum. N’oubliez pas, le dialogue avec un professionnel de santé reste la clé pour trouver la solution la mieux adaptée à sa situation.